Carmen de Bizet : l’opéra français le plus joué au monde
Carmen, créé le 3 mars 1875, est l’ultime œuvre de Georges Bizet. L’opéra français le plus joué au monde a connu des débuts mouvementés et contestés. Il est consigné sur un livret de Henri Meilhac et de Ludovic Halévy tiré d’une nouvelle de Prosper Mérimée. Difficile d’imaginer que l’oeuvre ait d’abord été un échec, car elle a été mal accueillie par le public de l’Opéra Comique à sa création. Bizet, qui n’a jamais connu le succès de son opéra, est mort le 3 juin 1875, au soir de la 33ème représentation. Depuis, Carmen est devenu un véritable mythe.
La première de Carmen : un échec !
Nous sommes au lendemain de la défaite de la France à Sedan, et de l’écrasement de la Commune de Paris (1870-71). Les monarchistes et les conservateurs catholiques qui gouvernent souhaitent «remoraliser» la France. Dans ce contexte d’austérité morale, le personnage de Carmen, femme libre de corps et d’esprit, offense les spectateurs.
Lors de la première, le dernier acte se joue dans un climat glacial, face à un public loin d’apprécier la liberté du personnage de Carmen.
Bourgeoisie et ordre moral
Les spectateurs qui assistent à la création de l’opéra ont cru y voir une incitation indirecte au tabagisme et à la violence domestique. Ce public bourgeois, venu en famille pour se distraire avec des œuvres dans lesquelles la morale et la pudeur sont respectées, a considéré que montrer sur scène la mort d’une femme, volage qui plus est, relèverait du comble de l’immoralité !
Carmen : une femme libre penseuse
L’héroïne incarne une libre penseuse sûre d’elle. Les autres femmes de son entourage jalousent son charme irrésistible. Son comportement aguicheur à l’égard des hommes insupporte les spectatrices bourgeoises.
La Création de Carmen : un contexte défavorable
L’histoire se déroule à Séville vers 1820. Elle raconte dans l’acte I la rencontre entre la gitane Carmen et Don José, un brigadier fiancé à une paysanne. Dans l’acte II, Carmen devient danseuse et chanteuse, s’éprend du brigadier et l’incite à s’enfuir. Dans l’acte III, elle remet en cause son amour pour son compagnon. L’acte IV relate leur séparation et son union avec le torero Escamillo. Consumé de rage et de désir de vengeance, Don José poignarde Carmen. L’acte final de l’opéra, qui se termine sur l’assassinat de Carmen par son amant déchu, Don José, fou d’amour et de jalousie pour la séductrice provocante, bouleverse les spectateurs.
Riche en rebondissements, l’opéra attise des critiques assassines en 1870 en France. Son auteur est jugé irréaliste. Celui-ci reprend l’air de « La Habanera dans l’acte 1 », soutiré d’un répertoire espagnol. El Arriglito, une chanson populaire espagnole est aussi reprise sans mention de son auteur Sebastian Iradier.
Pourtant, Tchaïkovski, Brahms, Saint-Saëns et Nietzsche louent l’audace, l’ironie et le génie de Bizet.
Aujourd’hui, le plus célèbre opéra français du monde suscite encore le débat.
Distribution des rôles de Carmen:
Carmen, une gitane : mezzo-soprano
Don José, caporal des dragons : ténor
Escamillo, toréador :baryton-basse
Micaëla, jeune Navarraise : soprano
Zuniga, lieutenant des dragons : basse
Moralès, brigadier : baryton
Frasquita, bohémienne, compagne de Carmen : soprano
Mercédès, bohémienne, compagne de Carmen : mezzo-soprano Chevalier
Lillas Pastia, aubergiste : rôle parlé
Le Dancaïre, contrebandier : baryton
Le Remendado, contrebandier : ténor Un guide : rôle parléCarmen, une gitane : mezzo-sopranoDon José, caporal des dragons : ténor
Escamillo, toréador :baryton-basse
Micaëla, jeune Navarraise : soprano
Zuniga, lieutenant des dragons : basse
Moralès, brigadier : baryton
Frasquita, bohémienne, compagne de Carmen : soprano
Mercédès, bohémienne, compagne de Carmen : mezzo-soprano Chevalier
Lillas Pastia, aubergiste : rôle parlé
Le Dancaïre, contrebandier : baryton
Le Remendado, contrebandier : ténor Un guide : rôle parlé
